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  • sebastienepiney

Les médias ont du souci à se faire

La qualité de l'expérience des utilisateurs a baissé avec les médias. Le lien de confiance disparaît peu à peu et leur survie s'annonce difficile.


Les médias en perte de vitesse en Suisse

Le Centre de recherche sur le public et la société de l’Université de Zurich a révélé en juin 2024 que, selon le rapport national suisse du Digital News Report 2024, 31% des Suisses n’utilisent plus (moins d’une fois par semaine) les médias. Concrètement, cela signifie qu'environ 1/3 de la population helvétique n’utilise plus la télévision, la presse écrite ou la radio pour s’informer alors qu’en 2016 ce pourcentage était de 12% : en clair, les Suisses ont perdu confiance en les médias et ils sont de moins en moins motivés à payer pour eux. Pendant une vingtaine d’années j’ai beaucoup expérimenté les médias nationaux et internationaux, ayant dirigé plusieurs destinations touristiques (Nendaz, Région Dents du Midi et Gstaad) et faisant de la compétition à côté. Ces chiffres inquiétants pour l’avenir des médias ne m’étonnent pas.


La presse sportive valaisanne fait ses choix

Dans mes activités sportives quotidiennes, que l’on peut suivre sur STRAVA, je côtoie régulièrement des sportifs. Également dans le cadre de mes activités professionnelles. La majorité silencieuse s’offusque de la médiocrité de nos rédactions sportives qui privilégient les vantards au détriment des athlètes humbles qui ne se mettent pas en avant.

Pas un mot dans le Nouvelliste, par exemple, sur les résultats des valaisans à Sierre-Zinal, alors que plusieurs d’entre eux (Oria Liaci, Theres Leboeuf, Virginie Quinodoz, Candide Pralong, Lucas Nanchen, Fabian Fux et Loris Pellaz notamment) y ont obtenu de bons résultats. Le Nouvelliste préfère y mettre en valeur (tant avant qu’après la course) un coureur qui a tatoué sur son bras le profil de la course et, pour la 100e fois au moins, le story teller Tarcis Ançay dont le physique et le rythme de course aujourd’hui (plus lent que celui de mon épouse) trahit ses vraies aptitudes à la course à pied. Idem après Thyon-Dixence : pas un mot sur les deux meilleurs Valaisans, les jeunes Maxime Pellouchoud et Loris Pellaz dans le Nouvelliste. Que tous ces valeureux coureurs se « rassurent », ce n’était pas très différent il y a une quinzaine d’années. Malgré de multiples tentatives Tarcis Ançay n’a jamais glané un titre national en course à pied de montagne tout simplement parce que plusieurs suisses lui étaient supérieurs, notamment David Schneider et moi qui avons gagné à nous deux 7 titres nationaux consécutivement ! Pourtant, la presse locale le présentait comme un champion… alors qu’il se classait loin derrière les meilleurs dans les championnats européens et mondiaux lorsqu'il parvenait à se qualifier.

Ici avec Christian Belz et Christian Grossenbacher lors d'une remise de prix lors de l'Assemblée générale de Swiss Athletics à Zurich.


Méconnaissance et/ou copinage

A la fin des années 2000, j’ai obtenu des reconnaissances et récompenses (par exemple, nomination comme athlète suisse de l’année de la part de Swiss Athletics) au niveau national mais jamais en Valais où ce sont les journalistes sportifs qui présélectionnent les nominés. Il manque certainement la connaissance de ces sports aux journalistes du coin mais où est passée l’éthique professionnelle qui consisterait notamment à se renseigner, à vérifier les informations et à transmettre un rendu fidèle aux résultats ? Ce travail n’est pas fait (les journalistes, à l’instar des instances antidopage, diront qu’ils manquent de temps/moyens), de sorte que des compétiteurs de bon niveau, mais humbles, sont prodigieusement ignorés. A l’inverse, l’un ou l’autre imposteur en profite pour s’octroyer répétitivement une publicité gratuite avec la complicité de ses copains journalistes: on voit ainsi régulièrement des articles/reportages sur les mêmes compétiteurs alors que d'autres aux résultats comparables ne bénéficient pas d'une visibilité équivalente. Les fakes (news) ne sont pas réservés aux USA ou à la politique, elles ont envahi le terrain sportif depuis belle lurette. Dans ce contexte, je conseille à nos sportifs de ne pas suivre les médias sportifs régionaux et de concentrer leur énergie à la pratique de leur passion dans la joie et en évitant toute forme de dépendance... même si c’est difficile dans notre société.


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