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sebastienepiney

Les contrôles antidopage sont aussi nécessaires dans les "courses populaires"

2 compétitions après 12 années sans dossard

Je ne pensais plus remettre de dossard mais je l’ai fait pour la première fois depuis 2010 en participant à l'Inalpe Dynafit 2.0 dans la destination de Nendaz que j’ai dirigée pendant une quinzaine d’années : une 2e place en scratch devant 200 autres coureurs. Deux semaines plus tard, j’ai remis ça en remportant la Chasseralienne, une course de Vertical Race qui a réuni 170 sportifs avec une arrivée au sommet du Chasseral. A vrai dire, en homme de tourisme, c’est surtout le mythe du Chasseral qui m’a attiré. En effet, j’avais déjà remporté, en course à pied ou en ski alpinisme, des épreuves dans d’autres sites d’importance pour leur région (au sommet du Rigi, au Moléson ou au Rothorn surplombant Zermatt par exemple) avec d’excellents souvenirs.


Movement Strava Challenge en lien avec la Patrouille des Glaciers (PDG)

J’aurais pu participer à d’autres compétitions mais en suis resté là. Les courses de longues distances me correspondraient mieux, mais on n’organise plus de Verticales supérieures à 1000m D+ comme auparavant. A 54 ans, je ne suis plus prêt non plus à prendre des risques en descente comme il serait nécessaire de le faire pour performer véritablement sur d’autres types de courses. En lisant le journal Le Nouvelliste en février, j’ai vu une pub : « Strava Challenge à Arolla pour vous mesurer à un ancien vainqueur de la Patrouille des Glaciers ». Un défi sous la forme d’un contre la montre qui emprunte le parcours de la PDG entre Arolla et les Fontanesses sur 500m de dénivelé, avant de continuer jusqu’à une buvette au somment du domaine skiable. Le temps à battre : 51'26, réalisé par Yannick Ecoeur (vainqueur dans un temps record de 5h52 en 2010 avant que ce temps ne soit amélioré). N’ayant jamais voulu participer à la PDG en l’absence de contrôles antidopage lorsque je concourrais, je me suis dit que ce serait une manière de me réconcilier un peu avec cette course. J’y suis monté et ai nettement amélioré (44’55) le chrono de référence en remportant le défi organisé entre le 1er et le 31 mars malgré la glace qui m'a freiné par endroits: voir sur Strava

Je précédais déjà Yannick sur les montées à l'époque de sa victoire à la PDG, mais pas avec un tel écart. Intéressant : mon temps de passage à mi-parcours jusqu’à l’endroit où la PDG tourne direction Col Riedmatten est un peu plus rapide que les vainqueurs des dernières éditions de la PDG aussi bien d’Arolla que de Zermatt (logique, ces derniers ont 3h d’effort au moment où ils abordent cette montée).


Pas d’argent pas de dopage ?

Les médias relayent depuis trop longtemps des propos d'organisateurs et d'entourages de coureurs selon lesquels les populaires ne se doperaient pas, faute d'intérêt, et qu'il serait inutile de les contrôler. La nouvelle tendance, maintenant qu’il y aurait enfin des contrôles antidopage plus réguliers dans les épreuves de Coupe du Monde paraît-il, est de prétendre que les contrôles lors des courses populaires sont inutiles au motif du manque d’enjeu financier : c’est l’avis des organisateurs de courses reconnues comme la Maya, le Défi des Faverges ou des Trophées du Muveran, partagé par des membres de l’encadrement de l’équipe de Suisse (articles dans Le Nouvelliste des 23 et 26 avril 2022):

Quelle hérésie ! On a retrouvé un gars qui tournait à l’EPO lors du premier contrôle organisé à la PDG en 2008, un autre qui prend 2 ans de suspension pour un contrôle refusé à l’arrivée de Sierre-Zinal lors d’une des premières fois qu’un contrôle y fut organisé, un ancien vainqueur de Morat-Fribourg qui a écopé de deux ans de suspension. Sans parler de la recordwoman de Sierre-Zinal, victorieuse aussi dans le ski alpinisme, qui a été également suspendue pour dopage. Un ancien vainqueur du Grand Raid en VTT a aussi pris deux ans de suspension. Comment peut-on prétendre qu’il n’y a pas de dopage sans argent alors qu’il y a plein d’exemples qui montrent le contraire à ces courses certes populaires, mais courtisées ? Hormis Patrick Blanc à la PDG, qui vient du Val d’Abondance de l’autre côté de la frontière, tous ces autres dopés viennent de Suisse Romande, certains d’entre eux n’appartenant pas aux cadres nationaux. Et toutes ces compétitions qui ont suscité ces tricheries sont organisées en Suisse Romande!

A l'entraînement en novembre déjà, du côté de Siviez/Nendaz


Les mentalités n’ont malheureusement pas beaucoup évolué

Beaucoup trop de gens cautionnent le dopage. L’argent est certes un accélérateur, mais c’est la gloriole qui pousse les moins fair-play à franchir le pas pour s’octroyer des avantages illicites sur les autres. Certains pour gagner la course. D’autres pour battre le temps du voisin ou du copain. Ou simplement pour avoir la « fierté » d’avoir terminé une dure épreuve (« je l’ai faite ! »). Chacun pour faire le fiérot, pour parader à sa manière donc.

Et quand on observe la place que prend désormais le sport dans les médias, qui trouvent des espaces pour porter aux nues n’importe quel sportif ou presque, on ne peut que s’étonner de cette attitude irresponsable de ce petit monde solidaire dans le camouflage.


La différence entre l’élite et les populaires pas toujours évidente

La distinction entre élites et populaires est loin d'être évidente. Prenons mon exemple. Si on prend en compte les résultats, j’ai toujours fait partie de l’élite. J’ai cumulé les victoires et les titres en course à pied entre 11 et 19 ans. Idem à mon retour dans la compétition à 35 ans avec des places d’honneur, beaucoup de victoires et des titres. Elite aussi dans la discipline de fer que je me suis imposée quotidiennement dans l’entraînement malgré un poste à responsabilités de directeur et un engagement professionnel de tous les instants. Mais est-on vraiment un élite (certains pensent « pro » par rapport aux « amateurs » qui travaillent tous les jours) dans le sport quand on travaille à 100%, qu’on assume des responsabilités stressantes, qu’on ne bénéficie pas d’entourage médical, qu’on a 4 semaines de vacances par année et donc quasi pas la possibilité de participer à des camps d’entraînement, qu’on n'a que peu de sponsors ni même le temps d’entretenir un réseau pour échanger et progresser ? Sur ce plan-là, j’étais un populaire comme la plupart des gens. Finalement, et grâce à mon niveau de performance, ce qui me distinguait vraiment des populaires était mon appartenance au groupe des sportifs suisses régulièrement contrôlés de manière inopinée lors des entrainements, au bureau ou à la maison: cliquer ici.

Cette procédure est absolument nécessaire pour crédibiliser les performances et les résultats. Aux épreuves populaires prisées il est indispensable de procéder à des contrôles car plus de 99% des participants à ces courses ne sont jamais contrôlés en dehors des compétitions. Or, certains d’entre eux ont gagné occasionnellement ces courses en battant les meilleurs… tout en étant loin de leur niveau en dehors de ces occasions particulières !!!


Ceux qui portent un dossard doivent se soumettre, point barre !

Dans la compétition, il y a des règles à respecter. Ces règles doivent s’appliquer à toutes et tous sans exception et pour tout (parcours, sécurité, matériel, etc.), y compris en matière de dopage. Celui qui s’est préparé en boostant illicitement ses performances n’a rien à faire dans les classements, point barre, quel que soit son classement.






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