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Comment combiner 2 sports différents en compétition ?



Deux sports au plus haut niveau, une même passion. Similitudes et différences. Mes préférences.

Interview donnée en 2009.


Totalement. Les mêmes qualités d’endurance sont requises, seules les fibres musculaires sont sollicitées de manière différente.


En course à pied sur terrain plat ou peu vallonné, il faut une certaine vélocité naturelle qui n’est pas nécessaire à peaux de phoque, tant la vitesse de déplacement est lente en montée. Le ski alpinisme est en revanche plus technique et nécessite une certaine maîtrise de l’environnement alpin.


La course à pied est mon sport de base, celui où je me sens le plus à l’aise: je suis à la fois rapide et endurant, rouleur et grimpeur. Ma faiblesse réside dans ma fragilité musculaire qui ne me permet plus depuis longtemps de m’entraîner sur terrain dur, sur piste ou encore de travailler ma vitesse. Le ski alpinisme est ma seconde discipline, qui permet de ménager la monture: durant les mois d’hiver je ne pratique pas de course à pied.


Le risque de blessures, toujours présent.


Le stress de disposer d’un matériel compétitif, y compris des peaux de qualité et qui glissent. Cela m'a pénalisé plus d'une fois en compétition. Il n'y a pas ce genre de souci en course à pied. Les "manipulations" (peautage, dépeautage, encordage, etc.) qui prennent trop d’importance avec les formats de compétitions plus "nerveux": la tendance actuelle des profils avec des montées-descentes de plus en plus courtes et nombreuses ne me plaît pas car elle défavorise la performance athlétique. C'est un peu devenu comme en Formule 1: le meilleur pilote n'a aucune chance s'il n'a pas une voiture très compétitive et tout un staff derrière lui.


De « vraies courses en montagne », avec par exemple 2000m de dénivelé positif réparti sur 2 ou au maximum 3 montées. Aujourd’hui, il en faut souvent 5 pour le même dénivelé. Ou carrément un seul "sommet" à grimper depuis la plaine avec descente au même endroit du type l'Intégrale du Rogneux.


Surtout par manque de temps (pour skier, pour aller reconnaître les parcours et particulièrement les descentes, pour travailler les parties techniques d’alpinisme ainsi que les changements) pour me préparer: mes concurrents sont tous pros ou semi-pros, ils ont le temps pour ces repérages nécessaires. Aussi parce que je souhaite préserver ma santé: les descentes en compétition sont synonymes de dangers, les épreuves montées-descentes sont très coûteuses en énergie.


J’ai obtenu mon premier titre national en cross-country à 11 ans et d’autres sur piste en Ecoliers, Cadets et Juniors. Malgré ma grande endurance, j’ai toujours disposé d’une certaine vitesse de course qui m’autorisait des résultats probants aussi bien sur route, au stade qu'hors stade. Enfant, j'ai fêté aussi quelques succès régionaux en ski de fond.


Pour plusieurs raisons: le plaisir de courir dans la nature, dans un cadre enchanteur ; l’accessibilité vu ma localisation en station à Nendaz ; l’obligation aussi, avec les années, car mes articulations et mes ischio-jambiers supportent de plus en plus mal le macadam et les courses rapides.


Sur ce plan, c'est incomparable. La course à pied se pratique partout et sur tous les continents, la concurrence y est nettement plus importante. L’élite mondiale en ski-alpinisme est petite, ce sport se pratique dans quelques régions seulement. Je considère que mes classements dans le top 10 aux championnats du monde de course à pied de montagne ont plus de valeur qu'un podium aux mondiaux de ski alpinisme.

NB. Il y a quelques années, de nouvelles épreuves ont été introduites (sprint, relais, championnats du monde Masters, etc.). Si la volonté de populariser ce sport est louable, il faut bien avouer que ces disciplines décrédibilisent plus le sport qu'autre chose: quand voyez-vous un randonneur pratiquer le sprint? Jamais! Ces nouvelles disciplines sont devenues malheureusement des distributeurs de médailles au rabais. Le grand public ne comprend plus rien puisque beaucoup de sélectionnés à des mondiaux deviennent des médaillés. Cela prétérite les "vraies" (individuel, par équipes, Vertical Race) épreuves et les vrais champions.


Même si la concurrence y est moins développée, ce sport est très exigeant. Les écarts des meilleures filles par rapport aux hommes sont plus grands que dans les autres sports. Rien à voir avec la course à pied, où il faut rajouter entre 6% et 16% (dans toutes les disciplines athlétiques du 100m au 100 km) aux temps des hommes pour obtenir ceux des meilleures filles. A la PDG ou dans les autres courses, cet écart est souvent de 20%.



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